message de notre évêque

DANS LA RESPONSABILITÉ ET LA COMMUNION DE L’EXIL À LA VIE


Chers frères et sœurs,
La grave pandémie du Coronavirus nous impose de faire face avec détermination, comme des citoyens responsables et comme des chrétiens fidèles à la communion de l’Eglise.
Avec toute notre société, nous sommes résolument engagés pour la sauvegarde de la vie de nos concitoyens et des nôtres. Nous voulons appliquer avec exactitude les mesures désormais drastiques qui nous sont légitimement imposées par les autorités publiques et sanitaires. Dans cet esprit de responsabilité civique, nous acceptons de grands sacrifices dans notre vie quotidienne et dans l’exercice de notre foi : qui aurait imaginé que les circonstances nous imposeraient un jour de supprimer toutes nos liturgies publiques, et cela sur plusieurs semaines ! Comme de larges secteurs de la société, notre Eglise, dans ses institutions et sa vie sacramentelle, doit accepter de vivre pratiquement à l’arrêt. Nous y sommes contraints par l’urgence de sauvegarder le bien commun. Loin de chercher des échappatoires ou des passe-droits, nous devons être convaincus que Dieu nous attend dans cette obéissance- là, sans aucun doute possible.
Dans cet état de confinement et de dispersion, nous continuons cependant d’être l’Eglise, le Corps vivant du Christ dont nous sommes les membres (cf. 1Cor 12, 27). Nous voulons alors signifier et approfondir cette grâce par la prière et l’attention fraternelle.
Loin de nous replier sur nous-mêmes, nous rejoignons dans la prière les personnes brutalement frappées par le deuil, les malades et les anciens aujourd’hui en plus grand isolement, les personnels soignants qui se dévouent jour et nuit à leur service. Nous intercédons aussi pour les autorités publiques qui sont sans cesse sur la brèche pour affronter les multiples défis de cette crise sanitaire. Nous pensons aux familles dont l’agenda parental et professionnel est rendu si compliqué. Nous prions aussi pour tous ceux, migrants ou précaires, qui n’ont pas de vrai foyer et pour qui le confinement est d’autant plus difficile à vivre. De même, nous confions au Seigneur le chemin des catéchumènes et des jeunes confirmands dont l’initiation sacramentelle doit être reportée.
Dans ce retrait forcé, notre prière pourra aussi trouver du temps pour l’intériorité, pour une méditation plus assidue de la Parole de Dieu. Notre Eglise diocésaine nous y aidera en nous accompagnant par ses moyens de communication. Là où elle est possible, la prière en couple ou en famille a d’autant plus d’importance en ces temps d’Eglise en dispersion. La liturgie des heures, prière quotidienne de l’Eglise, peut être un grand soutien pour beaucoup : n’hésitons pas à y entrer pour que nous fassions Corps ensemble dans la louange, la supplication et l’intercession.
Nous prendrons rendez-vous grâce à l’Evangile de chaque jour dans une commune méditation priante.
Enfin, dans l’eucharistie de chaque jour célébrée individuellement, les prêtres intercèderont plus que jamais pour la Cité des hommes et pour le Peuple de Dieu, invoquant la force et la consolation de Dieu sur chacun. 
Avec la prière, l’amour fraternel ne doit pas se relâcher. Ne pouvant plus se rassembler, nos communautés paroissiales et nos mouvements doivent plus que jamais être des fraternités où l’on prend soin les uns des autres. A distance, nous prendrons des nouvelles, nous réconforterons par mail ou par téléphone ceux qui sont souffrants ou particulièrement isolés. L’amour fraternel ne connaît pas de confinement, et, avec l’aide de l’Esprit-Saint, il trouvera bien des moyens de se manifester avec fidélité et créativité.
Chers Frères et Sœurs, nous voici comme le Peuple d’Israël en exil, privé de temple et de culte. Mais c’est en exil que le Peuple de Dieu a reçu par ses prophètes les plus belles paroles de consolation de la part de Dieu. En ce temps de carême, nous voici entraînés dans un désert dont nous n’aurions jamais prévu les contraintes et l’austérité. Dans le confinement et la dispersion, nous ne cesserons pas d’être une « Eglise en sortie » c’est-à-dire, littéralement, « en exode », continuant sa mission dans la prière et l’amour fraternel.
Avec l’aide du Seigneur, notre exil peut se transformer en exode vers une vie et une liberté renouvelées ; c’est la Pâque du Seigneur que nous célèbrerons bientôt avec ferveur, comme il nous sera permis de le faire.

+ Didier BERTHET
Évêque de Saint-Dié
 

 


Horaires de messes

Mercredi 27 novembre - 9:00 Eglise Saint-Georges de Aydoilles

Nos Paroisses